Saint-Joire
Sainct-Joyre Sanctus Georgius Saint Geoir
« Chez les Leuques, il existe deux villes : Nasium et Toul » Claude Ptolémée (100-170 apr. J.-C.), Guide Géographique, II, 9, 7
Pourquoi vous parler de Nasium, simplement parce que St-Joire est à moins de 10 km de ce Chef Lieu de cité gallo-romain, que deux voies romaines traversent le territoire de notre village et qu'il y avait déjà une activité humaine comme l'atteste le dépôt monétaire dont Mr Fontaine, ancien maire, a fait don au musée du barrois.
Les vestiges de l'agglomération gauloise puis romaine de Nasium s'étendent sur près de 200 ha, sur les communes de Boviolles, Naix-aux-Forges et Saint-Amand-sur-Ornain. La présence d’une fortification gauloise, occupée principalement à la fin du IIe et au Ier siècle av. J.-C. et d’une ville gallo-romaine éphémère qui lui succède, avant de décliner trois siècles plus tard, à la fin de l’Antiquité, font de l’ensemble un site historique remarquable pour le nord-est de la France.
Sur l’éperon qui domine la confluence de l’Ornain et de la Barboure, une fortification de plus de 50 hectares se met en place vers 150-100 av. notre ère. Cet oppidum, terme utilisé par Jules César pour désigner les agglomérations fortifiées gauloises, abritait une population nombreuse. Artisans, commerçants ainsi que les classes dirigeantes de la société gauloise séjournaient dans ce lieu qui devait également servir à l’occasion des rassemblements politiques ou religieux de la tribu des leuques.
Dans les décennies qui suivent la conquête romaine, entre 58 et 52 av. J.-C., l’oppidum est abandonné au profit du site de plaine. L’agglomération de Nasium qui se développe sur une superficie de 120 hectares ce qui la place parmi les centres les plus importants de l’Est de la Gaule. Avec une population estimée à 10 000 habitants, la ville disposait d’un apparat monumental développé : un forum (place publique), un sanctuaire, des thermes et un théâtre. La renommée de ce centre urbain était telle qu’au IIe siècle après J.-C., le géographe alexandrin Claude Ptolémée la qualifiait, avec Tullum (Toul), de Ville des Leuques. *
C’est à la fin de l’Antiquité que la ville décline au profit des grands centres dynamiques de la région de l’Antiquité tardive que sont Toul et Verdun, deux des trois évêchés lorrains. Nasium subit un phénomène de rétractation urbain ; l’ancien pôle se trouve divisé en trois entités qui donneront naissance aux villages actuels de Naix-aux-Forges, Boviolles et Saint-Amand-sur-Ornain.